Journal du Jeudi 8 septembre 2016
International / Trump plus que jamais en course
Après un été difficile dans les sondages, le candidat Républicain Donald Trump relève la tête grâce à une campagne active. Le trublion milliardaire profite aussi largement des déboires de son adversaire démocrate Hillary Clinton. A 2 mois du scrutin, tout semble encore possible. Floriane Jeannin
Donald Trump revient en force dans les sondages ! Alors que la candidate démocrate Hillary Clinton comptait sur une avance de 8 points en moyenne il y a un mois, elle n’en n’a aujourd’hui plus que 3,3… Mercredi, la chaîne d’information CNN a même publié un premier sondage donnant Trump gagnant. Loin d’être anecdotique, cette remontée du trublion milliardaire s’explique par plusieurs éléments. Tout d’abord l’intensification de sa campagne en août avec notamment la visite à son voisin le président mexicain Enrique Pena Nieto. Un voyage lui permettant d’asseoir une stature présidentielle. Pendant ce temps, Hillary Clinton a eu tendance à se reposer sur des sondages très favorables. Le plan anti-immigration dévoilé par Donald Trump, ferme et sans complexe, a suscité un véritable intérêt dans la société américaine.
Autre facteur de la perte de vitesse de la candidate démocrate, les doutes autour de son état de santé. Après les images d’une seringue tenue par un de ses gardes du corps, c’est désormais ses quintes de toux à répétition qui interrogent l’Amérique sur sa capacité à diriger un pays pour 4 ans…
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Aux problèmes de santé de l’ancienne secrétaire d’Etat s’ajoutent des rumeurs plus qu’embarrassantes : la mort suspecte de 5 témoins qui auraient potentiellement pu la mettre hors jeu voire même l’envoyer derrière les barreaux… Si d’éventuels meurtres commandités ne sont pour le moment pas avérés, les doutes sont bien réels et Julian Assange, fondateur de Wikileaks, a annoncé la divulgation prochaine de nouveaux documents compromettants sur Hillary Clinton…
Aujourd’hui, les 2 candidats mènent dans 20 Etats chacun mais ceux où Hilary Clinton domine apportent plus de grands électeurs. Les statistiques ethniques et sexuelles relatives au choix du vote par les électeurs américains sont riches en enseignement : les hommes et les blancs soutiennent majoritairement Trump alors que les femmes et lesdites “minorités” portent leur choix sur la candidate démocrate. Les jeunes votent eux majoritairement pour Clinton quand les plus de 45 ans se reportent vers le candidat républicain. La remontée de Donald Trump n’est cependant pas synonyme de victoire et le comportement qu’adoptera son propre camp, souvent divisé à son sujet, sera déterminant.
Société / Cachez cette origine que je ne saurais voir…
Aux Etats-Unis, la question communautaire et ethnique est au cœur de la campagne présidentielle avec d’un côté, le candidat des classes moyennes blanches délaissés, et de l’autre, la candidate des minorités. C’est en tout cas schématiquement une partie de l’enjeu de la confrontation Trump/Clinton. En France, un tel constat serait impossible car les autorités s’obstinent à interdire les statistiques ethniques au risque de rendre le débat public stérile. Pourtant, les communautés sont bien présentes dans les discours des politiques et les recommandations d’organisations financées par l’Etat. Alexandre Rivet
“Les citoyens sont égaux sans distinction d’origine, de race et de religion”… L’article 1er de la constitution de 1958 ne reconnaît pas les particularités des différentes populations présentes sur le territoire national. En 2007, le Conseil Constitutionnel a précisé le sens du texte en proscrivant toute donnée statistique “faisant apparaître les origines raciales ou ethniques des personnes”. Ainsi, les administrations sont tenues de nier les réalités ethniques du pays. C’est le cas de l’Ined, qui traite des études démographiques ou de la Cnil, la Commission nationale de l’informatique et des libertés, qui contrôle l’application du principe auprès des acteurs privés.
Les ethnies et à fortiori les communautés n’existent donc pas en France et pourtant… Après les attentats de Nice, l’Agence France Presse n’a pas hésité à révéler que 30 des 85 victimes de l’attentat étaient de confession musulmane et majoritairement d’origine tunisienne. De son côté, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, le CSA, déplore que “les personnes non blanches” ne sont que 14 % dans les programmes télévisés… De la même manière, les membres du gouvernement, très largement hostiles aux statistiques ethniques, se complaisent dans l’utilisation de références communautaires. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre le 1er ministre s’adresser aux “juifs de France”, aux catholiques ou aux musulmans… L’idéal républicain, selon lequel il n’existerait qu’une seule communauté, la communauté dite “nationale”, semble donc bien loin dès lors qu’il s’agit de s’adresser à un segment de la population dans un but électoral.
Ces contradictions entre la lettre et la pratique révèlent un malaise français à l’égard du réel, un malaise entretenu par la pensée unique et qui permet d’éviter de regarder les problèmes de société tel qu’ils sont. Pour la démographe Michèle Tribalat, chercheur à l’Ined, cette absence de statistiques ethniques laisse un vide dans le débat public et empêche de prendre vraiment connaissance du phénomène migratoire… Ceci explique cela.
Société / Le Made In France au coeur de la campagne
9 français sur 10 souhaitent plus de produits “Made in France” dans leurs magasins… résultat d’un sondage paru ce jeudi à l’occasion des assises du produire en France organisées par, tenez vous bien, Yves Jégo, de l’UDI, et Arnaud Montebourg, socialiste en rupture de banc, qui a annoncé sa candidature à la présidentielle voici quelques jours… Le Made in France ne serait-il pas un peu de la com ? C’est la question que se pose Natasha Koenigsberg.
Les assises du produire en France tombent au plus mauvais moment pour leurs organisateurs : elles débutent 24 heures à peine après l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine de Belfort par le constructeur ferroviaire Alstom… ce qui condamne les 500 employés du site.. même si des promesses de reclassement dans d’autres usines du groupe ont été faites. Alstom vend bien des trains, notamment à l’étranger : un contrat d’1,8 milliard de dollars pour des rames de TGV qui relieront Boston à Washington à grande vitesse a été annoncé voici quelques jours… mais ces trains, et les locomotives, seront construits aux Etats-Unis, en utilisant la technologie et le savoir faire transféré par Alstom à son client américain… Même chose avec le contrat du siècle de sous-marins vendus à l’Australie par DNCS : là encore, ils seront construits sur place encadrés par quelques dizaines d’ingénieurs français envoyés à l’autre bout de la terre.
Alors, oui, produire en France, “made in France”, c’est un voeu louable… D’après un sondage réalisé à l’occasion de ces assises, 8 Français sur 10 souhaitent que le “produire en France” soit un enjeu majeur de la présidentielle… Mais le même sondage révèle aussi que la moitié des personnes interrogées ne sont pas sure que la mention “Made in France”, ou “Origine France garantie”, label pourtant encadré par la loi, garantisse vraiment que le produit a été fabriqué dans l’Hexagone… Et ils ont raison de douter, car dans le mot “fabriqué” entre aussi bien le design du produit que le marketing et la publicité… or, si ces dépenses représentent plus de 50 % de la valeur du produit fini, elles le rendent éligible au label “Origine France garantie”, alors même qu’il aura été fabriqué ailleurs, en Afrique ou en Chine…
C’est pour cela que lors de ces assises pilotées par l’improbable tandem, Yves Jégo, de l’UDI, qui est à l’origine de la loi ayant créé le label “Origine France Garantie” et Arnaud Montebourg, candidat à la présidentielle, qui s’est fait le chantre du patriotisme économique lorsqu’il était encore au gouvernement… devraient réclamer des contrôles renforcés. Des contrôles destinés, je cite, à ce que “bleu blanc rouge, ce soit vraiment la France”. Et pour contraindre les industriels à relocaliser en France, ils ont une idée radicale : Jégo et Montebourg proposent tout simplement de créer un nouvel impôt, “l’impôt production”, qui serait acquitté par ceux qui font fabriquer leurs produits hors de France… Une manière élégante de ne pas dire qu’ils préconisent de rétablir les droits de douanes sur les importations… proposition qui figure dans le programme, notamment, de Marine Le Pen… mais aussi… de Jean-Luc Mélenchon.
Santé / Nanoparticules : du poison dans nos vaccins
Un nouveau scandale sanitaire serait-il sur le point d’éclater ? C’est en tout cas ce à quoi on peut s’attendre après les conclusions d’une étude effectuée par le laboratoire italien nanodiagnostics sur des échantillons d’Infanrix, le rappel de vaccin contre l’hépatite B. Elise Blaise.
Le système de santé français aurait-il des choses à cacher ? C’est en tout cas une question que l’on peut se poser après la lecture du rapport du laboratoire italien Nanodiagnostics sur l’étude d’échantillon de vaccins Infanrix. Selon ses conclusions, les substances vaccinales étudiées contiendraient de nombreuses particules solides inorganiques de trois compositions différentes. De l’acier inoxydable, du titane et du tungstène ont ainsi pu être découvert en infime quantité, sous la forme donc de nanoparticules. Le problème est que la France considère que ces nanoparticules sont négligeables car de taille infime. Ainsi, la loi n’exige pas que soit mentionné les composants d’un vaccin quand ils sont en très petite quantité.
Pourtant, c’est justement la taille infime qui peut rendre ces particules dangereuses, car plus elles sont petites, plus elles peuvent s’insérer partout, dans les cellules et même dans leur noyau, jusqu’à parfois agir sur les doubles hélices de l’ADN. Ainsi, si l’on doit résumer, plus les nanoparticules sont petites, plus elles sont potentiellement nocives. Nous avons demandé des précisions à maître Ludot, l’avocat des familles d’enfants malades après une injection d’Infanrix.
Interview de E. Ludot
S’il est aujourd’hui compliqué de faire un lien direct entre ces maladies et la vaccination avec ces substances, un gros doute subsiste. De nombreux parents réclament des comptes au système de santé français, qui oblige à vacciner les enfants avec ces substances, mais aussi aux laboratoires pharmaceutiques qui les produisent. Maître Ludot revient sur les différentes pathologies développées par les enfants concernés.
Interview de E. Ludot
Reste encore à savoir si les liens de cause à effet sont avérés et s’ils existent des preuves que l’Etat français a connaissance de ces nanoparticules.
L’actualité en bref
Deux couples arrêtés après la découverte à Paris d’une voiture contenant des bonbonnes de gaz. Le premier a été interpellé mardi par le GIGN sur une aire de repos de l’autoroute A7 près d’Orange dans le Vaucluse. Les deux individus, en partance pour l’Espagne, étaient connus des services de renseignement pour appartenir à la mouvance islamique radicale. Ils seraient même des proches d’Amedy Coulibaly, le terroriste de la supérette casher située porte de Vincennes à Paris. Mercredi soir, les forces de l’ordre ont arrêté un deuxième couple dans le Loiret. Tous seraient originaires de ce département. Le véhicule, sans plaque d’immatriculation et avec ses feux de détresse allumés, appartiendrait à un individu radicalisé fiché S. Sa fille de 19 ans, soupçonnée d’avoir garé la voiture à quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame, est actuellement recherchée. Pour le patron de la sécurité intérieure, Patrick Calvar, ces cas de voitures piégées et d’engins explosifs vont se multiplier.
Retour sur l’agression d’un gardien de prison dimanche à Osny dans le Val d’Oise. Les images de vidéosurveillance nous révèlent que le détenu Bilal Taghli a porté 9 coups de couteau au gardien en 14 secondes. Le gardien a réussi à prendre la fuite mais un de ses collègues a également été légèrement blessé au visage. Deux éléments peuvent sérieusement inquiéter sur la gestion du système pénitentiaire français : tout d’abord la vidéo montre que des codétenus de Bilal Taghi ont échangé des objets après l’attaque, notamment des débris de miroirs que le détenu Abdelhakim A a glissés sous la porte d’une cellule. Autre élément et non des moindre, Bilal Taghli n’a été interpellé que 3 heures après l’agression après un tir de balle en caoutchouc… La piste d’une agression coordonnée est donc prise au sérieux et l’impuissance des forces de l’ordre, dans un environnement pourtant sécurisé, est désormais démontrée…
Une semaine après la rentrée, les syndicats d’enseignants descendent déjà dans la rue. Motif de la grogne : la réforme du collège et notamment les fameux enseignements pratiques interdisciplinaires, les EPI. Ces derniers, désormais organisés sur les horaires disciplinaires, viendraient pénaliser les élèves les plus en difficulté. Certains enseignants du SNES ont prévenu qu’ils ne participeraient pas à ces EPI affirmant qu’il n’y a de toute façon pas assez de personnel pour les contrôler et que la proximité de la présidentielle les mettra à l’abri des sanctions. Najat Vallaud-Belkacem a indiqué qu’il n’y avait de toute façon que 5 à 10 % d’enseignants récalcitrants. En témoigne la faiblesse de la mobilisation. A Lille, la manifestation n’a réuni que 220 personnes…
La fondation Jérôme Lejeune devant le Conseil d’Etat ! Mercredi, l’organisation déposait un recours visant à condamner le Conseil supérieur de l’audiovisuel, le CSA, suite à la censure de la vidéo Dear Future Mom (Chère future maman), un clip expliquant que, malgré leur handicap, les enfants trisomiques peuvent vivre, travailler et aimer comme tout le monde. Jean-Marie Le Méné, le président de la fondation Jérôme-Lejeune, nous explique son action.
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Le Conseil d’Etat rendra sa décision d’ici 2 à 3 semaines…
C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, notre “Zoom” du jour. Gilles Ardinat est professeur agrégé d’histoire géographie, il enseigne au lycée de Béziers ainsi qu’à l’université de Montpellier. Il est l’auteur d’un article dans la revue Perspectives Libres sur l’évolution de la démographie mondiale qu’il traite en s’intéressant au nombre de naissances. Pour lui, l’étude actuelle de la démographie est une étude statique qui ne renseigne pas efficacement sur les dynamiques de peuplement. Ce prisme rebat les cartes mondiales en bouleversant notamment la séparation couramment utilisée entre les pays du Nord et les pays du Sud. Avec cette étude en avance sur son temps, Gilles Ardinat nous offre la possibilité du doigt de comprendre quelle forme prendra ce monde qui vient.
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Extrait de: Source et auteur
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