Journal du Lundi 5 septembre 2016
Politique / Marine le Pen met le cap sur le second tour
Marine Le Pen en route vers le second tour ! Pour sa rentrée, la présidente du Front national s’est présentée comme une candidate libre et indépendante dénonçant le clientélisme de la gauche et le politiquement correct des Républicains. Pierre Bergerault
Marine Le Pen rêve d’une France apaisée ! C’est sous ce nouveau slogan qu’elle est apparue à Brachay en Haute-Marne pour lancer sa campagne présidentielle. Face à la cacophonie des primaires à droite et à gauche, la présidente du Front national jouit d’un leadership évident et d’un calendrier déjà tout tracé. Parmi les thèmes abordés dans son discours : la défense de la République face à l’islamisme, l’unité de la Nation menacée par le communautarisme et la souveraineté de la France soumise à Bruxelles. Marine Le Pen a également vanté sa stature de présidentiable indépendante par rapport aux media et à l’argent des banques et promis un référendum sur la sortie de l’Union européenne :
Avec cette rentrée à Brachay, une commune de 55 habitants, Marine Le Pen a voulu envoyer un message à la France des “oubliés”, des “abandonnés”. Le secrétaire général du Front national, Nicolas Bay, est revenu sur ce point.
Nicolas Bay n’a, par ailleurs, pas manqué d’adresser quelques critiques à l’ancien président Nicolas Sarkozy.
Le sénateur du Var, David Rachline, a quant à lui insisté sur la position politique et les intentions de Marine Le Pen en cas de victoire en 2017.
Rentrée réussie pour Marine Le Pen qui quoi qu’il arrive devrait pouvoir compter sur un score d’environ 25 % dès le premier tour comme lors des dernières européennes. Elle peut d’ores et déjà axer le programme de ses prochains mois sur son image personnelle et surtout rassembler les Français sensibles à l’idée nationale.
Politique / Les Républicains : l’apaisement avant le KO
Campus d’été presque apaisé pour Les Républicains à la Baule. Après un début de primaire plutôt tendu, les principaux candidats ont joué la carte de l’apaisement. Pour cela, même stratégie que les socialistes la semaine dernière : taper sur son adversaire naturel. Il y a 8 jours, les membres du gouvernement vilipendaient Nicolas Sarkozy. Ce week-end à La Baule, les candidats Républicains se sont donc attaqués au président Hollande. Une attitude dont se félicite le président par intérim du parti, Laurent Wauquiez.
Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, pourtant très critique à l’encontre de son ancien président Nicolas Sarkozy, s’est prêté au jeu de l’apaisement et a préféré s’attaquer au gouvernement.
De son côté, François Fillon est le seul à avoir attaqué un autre candidat à la primaire, en l’occurrence l’ancien président Nicolas Sarkozy de manière indirecte en évoquant des “affaires judiciaires”. L’ancien premier ministre, souvent considéré comme le candidat le plus à droite du parti, a ponctué son discours de nombreuses attaques contre le Front National.
Bruno Le Maire, présenté comme l’outsider de la primaire, a quant à lui été victime d’un emballement médiatique absurde après que plusieurs organes de presses ont souligné qu’il avait utilisé l’expression “nos femmes” dans un discours, une expression jugée sexiste. L’affaire a fait le tour de la toile et même le ministre des Droits des femmes y est allé de sa critique… Problème, Bruno Le Maire n’a pas utilisé cette expression, en témoigne les excuses publiées par le site d’information BFMTV… Toujours crédité de 10 à 15 % d’intention de vote, celui qui veut incarner le renouvellement de la vie politique semble avoir atteint un plafond difficile à dépasser. Enfin, l’ancien président de la république, Nicolas Sarkozy, est revenu à ses fondamentaux en défendant la libre critique contre l’immigration.
De leurs côtés, les petits candidats entendent jouer la carte de la différence avec des propositions originales ou des discours plus radicaux.
En marge du rassemblement, quelques militants de La Manif Pour Tous sont venus rappeler aux candidats qu’ils existaient toujours mais non sans mal puisque la prise de position du mouvement Sens Commun en faveur de François Fillon a fait perdre de la visibilité aux pro-familles. Un militant de La Manif Pour Tous s’est expliqué sur le sujet.
Pour l’instant, La Manif Pour Tous n’a pas su peser sur ces primaires car seuls 2 candidats se sont déclarés pour l’abrogation du mariage homosexuel, en l’occurrence Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson. La manifestation de la LMPT du 15 octobre prochain pourrait changer la donne, mais en attendant, loin des débats sur la famille, la sécurité ou même l’économie, la campagne interne de la droite se dessine surtout comme une querelle d’égos, querelle qui a – il faut bien l’avouer – connu une pause à La Baule mais qui pourrait redémarrer à la moindre déclaration choc d’un candidat…
Politique / Debout la France s’offre de nouvelles figures
Nicolas Dupont-Aignan sur le pied de guerre pour la rentrée. Le président de Debout la France s’est exprimé devant plus de 600 personnes à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, pour symboliquement redonner la parole à ces territoires oubliés de la République.
Fidèle au mot d’ordre de son tour de France estival, Nicolas Dupont-Aignan a rappelé la nécessité de “nettoyer la politique”, pour redonner l’envie aux Français d’y croire.
Entouré de nombreuses personnalités telles que le chef d’entreprise et élu au Conseil de Paris Charles Beigbeder, l’économiste Jacques Sapir, ou encore la lanceuse d’alerte et ancienne employée de la banque UBS Stéphanie Gibaut, Nicolas Dupont-Aignan voulait rompre avec son image d’homme seul. Le rassemblement était également l’occasion de faire un bilan critique du quinquennat de François Hollande, notamment face au terrorisme.
Nicolas Dupont-Aignan a aussi réaffirmé le besoin de retrouver sa souveraineté en faisant de nombreuses propositions. Il a notamment rappelé le problème des travailleurs détachés et les nombreuses dérégulations décidées par Bruxelles, et subies par le pays. Fort de cette rentrée réussie, le président de Debout la France espère percer lors du premier tour de l’élection présidentielle pour laquelle son score est désormais estimé entre 5 et 8 %.
Union Européenne / Allemagne : L’AfD domine Merkel
En Allemagne, la CDU, le parti d’Angela Merkel, la droite conservatrice allemande, est arrivée troisième lors des élections régionales en Mecklembourg-Poméranie…. troisième, dernière les socialistes qui ont recueilli 30 % des voix, mais 3e surtout derrière les nationalistes de l’AFD qui franchissent pour la première fois la barre des 20 %. Décryptage, Natasha Koenigsberg
Stupéfaction en Allemagne à la lecture des résultats des élections régionales : avec près de 21 % des voix, l’AFD, Alternative für Deutschland, devient le deuxième parti dans le Land de Mecklenburg Poméranie occidentale, situé tout au Nord-Est du pays. Tout cela alors que le parti patriote AFD n’existe que depuis seulement 3 ans. Si l’on ajoute au score de l’AFD les voies recueillies par les nationalistes du NPD, le score du bloc anti-migrants et anti-européen pèse près de 25 % dans cette région collée à la Pologne. C’est bien sûr la question de l’accueil et de l’intégration des migrants du Moyen-Orient qui a décidé les électeurs de ce Land à voter massivement pour l’AFD.
Un vote avertissement, mais aussi un vote sanction pour celle qui est également originaire et élue de la région : Angela Merkel, la chancelière. Elle avait pourtant sillonné le terrain pour tenter de convaincre les habitants de cette ancienne région de l’Allemagne de l’Est de ne pas donner leurs voix aux “populistes” disait-elle. Peine perdue. La cote de confiance d’Angela Merkel était tombée à 45 % avant ce scrutin. Enorme comparé à celle de François Hollande, à seulement 12 %, mais très peu pour celle qui termine son troisième mandat de chancelière, et était jusqu’ici adoubée par les foules. Sa gestion calamiteuse de la crise des migrants va probablement lui coûter cher dans les manuels d’histoire.
Avec ses 21 %, l’AFD entre en force au parlement régional de Mecklembourg Poméranie. Le parti nationaliste hérite de 18 sièges de députés, contre seulement 16 pour la CDU. Désormais, l’AFD dispose d’élus dans 9 des 16 Länder allemands, mais c’est la première fois que ce parti engendré par le mouvement populaire Pegida, qui organisait des manifestations de rue anti immigration un peu partout en Allemagne ces dernières années, atteint un tel score. Le résultat de dimanche devrait décomplexer un peu plus les électeurs allemands : la prochaine élection régionale se déroulera dans moins de deux semaines, le 18 septembre prochain, à Berlin. L’AFD y est déjà créditée de 10 % des suffrages mais il y a fort à parier que le résultat final sera encore bien meilleur.Nul doute que les candidats à l’élection présidentielle française auront tout intérêt à regarder les résultats de l’Allemagne avec attention.
L’actualité en bref
– Jérôme Cahuzac face aux juges ! Le procès de l’ancien ministre du budget, chantre de la lutte contre la fraude fiscale, s’est ouvert ce lundi devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris. En décembre 2013, le site Médiapart avait accusé Jérôme Cahuzac d’avoir un compte caché à l’étranger dans la banque UBS. Le ministre avait alors nié l’information “les yeux dans les yeux” devant la représentation nationale. Il est aujourd’hui inculpé de fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. Il risque jusqu’à 7 ans de prison et un million d’euros d’amende.
– “Etre Français, c’est être blanc et catholique”. La sortie de Robert Ménard ce lundi, jette un pavé dans la mare médiatique. Le maire de Béziers s’est une nouvelle fois indigné quant à la part de jeunes musulmans dans une classe du centre-ville de sa commune. Insistant sur le fait que personne n’ose en parler, il a évoqué l’existence de seuils de tolérance. Robert Ménard a même pris la journaliste de LCI à témoin affirmant qu’elle ne mettrait pas ses propres enfants dans de tels établissements. Le 1er septembre dernier, il était revenu sur la théorie du Grand remplacement de Renaud Camus et conseillait à ses détracteurs de regarder les anciennes photos de classes.
– Mobilisation des Calaisiens et des chauffeurs routiers contre la jungle de Calais. Devant l’inaction des pouvoirs publics, les transporteurs routiers et le Grand Rassemblement pour le Calaisis se sont mobilisés sur l’autoroute A16 pour exiger le démantèlement de la jungle. Excédés par l’insécurité liée à la présence de milliers de clandestins aux abords de la route, routiers et Calaisiens entendent attirer l’attention des autorités sur la situation qu’ils vivent au quotidien. La préfecture du Pas-de-Calais, aux abonnés absents pour défendre les citoyens, a recommandé aux usagers de ne pas emprunter l’autoroute A16 ce lundi. 120 policiers sont venus renforcer les forces de l’ordre déjà présentes sur place. Vous retrouverez un reportage exclusif de TV Libertés dans notre édition de demain mardi.
– “Après cette goutte, la mer ne sera plus la même !” Mère Teresa a été canonisée dimanche par le Pape François ! 19 ans après sa mort, cette religieuse albanaise, Prix Nobel de la paix en 1979, avait choisi son nom en l’honneur de Saint Thérèse de Lisieux. Après être entrée dans les ordres à Notre Dame de Lorette à Dublin, elle avait été envoyée à Calcutta pour enseigner la géographie à des jeunes filles aisées. Elle avait ensuite fondé les Missionnaires de la charité pour aider les plus pauvres. Elle doit sa sainteté à 2 miracles : la guérison en 1998 d’une Indienne qui souffrait d’un cancer, puis celle d’un Brésilien atteint de tumeurs au cerveau en 2008. Le pape François a insisté sur son message politique déclarant qu’”elle a fait entendre sa voix aux puissants de la Terre, afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes de la pauvreté qu’ils ont créée eux-mêmes”.
C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, notre “Zoom” du jour. Economiste prônant la démondialisation et la dissolution de l’Euro, Jacques Sapir est venu présenter “La grande dissimulation”, ouvrage sur l’Union européenne dont il a signé la préface. Dans cet entretien, Jacques Sapir dévoile le mensonge qui a fondé l’idée d’Europe fédérale et le caractère anti-démocratique des instances bruxelloises. Il évoque également les élections présidentielles en France et aux Etats-Unis ainsi que l’arrêt des négociations sur le traité transatlantique.
Et ce soir, retrouvez “Politique-Eco”. Olivier Pichon recevra Michel Guillaud, président de France conso banque pour évoquer les conditions de l’emprunt immobilier, l’impact des taux d’intérêts négatifs en Europe et le triomphe de l’oligopole bancaire.
Extrait de: Source et auteur
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