Journal du 25 août 2016
Politique / Le PS noyé entre le burkini et la primaire
A 8 mois de l’élection présidentielle, le Parti Socialiste est plus que jamais divisé. Divisé par les candidatures à la primaire de la gauche mais aussi divisé sur des sujets d’actualité comme le fameux burkini. Dans une atmosphère de fin de règne, chaque faction est à la manœuvre et pense pouvoir tirer son épingle du jeu et même François Hollande ne désespère pas de l’emporter…Pierre Bergerault
C’est la confusion la plus totale au Parti Socialiste. Si au cours de son mandat, le président Hollande a su rassembler sa famille politique autour de sujets de société comme le mariage homosexuel, aujourd’hui le PS ne peut même plus compter sur les polémiques alimentées par l’opposition pour faire front commun. En témoigne la cacophonie qui entoure le débat autour du burkini, le fameux maillot de bain prétendument islamique. Sujet devenu national malgré son caractère anecdotique, la question de ce vêtement divise dans les rangs de la gauche. Une gauche toujours tiraillée entre féminisme et clientélisme électoral auprès des musulmans. En effet, un communiqué de Parti Socialiste a dénoncé “une dérive particulièrement dangereuse” concernant l’intervention de la police pour verbaliser les femmes portant cette tenue…
Une position qui n’est pas du goût de l’ancienne élue socialiste au Conseil régional d’Ile-de-France, Céline Pina, qui y voit la montée progressive du salafisme. Cacophonie également au sein même du gouvernement. Quand le 1er ministre annonce qu’il soutient les maires interdisant cette tenue, son ministre de l’Education nationale, la franco-marocaine Najat Vallaud-Belkacem, condamne la prolifération de ces arrêtés.
Ces polémiques se jouent sur fond de guerre interne avec l’organisation de la primaire de la gauche à laquelle doit se soumettre le président en exercice. L’arrivée du très médiatique candidat Arnaud Montebourg dans la course n’a pas de quoi rassurer les proches de François Hollande. Si l’ensemble des candidats étiquetés à la gauche du PS se rassemblaient, ils pourraient même dépasser le locataire de l’Elysée et prendre ensuite les rênes du Parti Socialiste. Mais que l’on ne s’y trompe pas, si François Hollande gouverne mal, il se défend bien et ses équipes manœuvrent depuis plusieurs mois pour sa réélection.
Défait dans tous les scrutins depuis la législative de 2012, le parti qui s’était fait une véritable machine à gagner les élections locales depuis 2002, a perdu de sa superbe. En 2012, le PS détenait 60 % des départements, les 2/3 des villes et le Sénat… En 2014, les socialistes ont perdu 162 villes de plus de 9 000 habitants, 60 % des départements et le Sénat. L’exercice du pouvoir national a même largement dispersé les effectifs dans les fédérations, la seule région Nord a vu la moitié de ses militants quitter le navire. Le cœur du pouvoir socialiste se situe donc à présent au niveau de l’Etat central.
C’est pourquoi tout n’est pas joué et François Hollande pourrait bien l’emporter à la faveur des divisions internes et entretenir ses chances pour 2017. Pour cela, il peut compter sur le soutien indéfectible du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis mais aussi de ralliement probables comme ceux de Nicolas Hulot et Emmanuel Macron ainsi que d’une partie des écologistes puisqu’il a nommé 3 d’entre eux à des ministères en janvier. Reste à voir si le président pourra aussi compter sur son premier ministre Manuel Valls et si la droite sortira suffisamment divisée de sa primaire, auquel cas, avec un score élevé du Front National, tout restera possible pour l’impopulaire président.
Economie / L’Allemagne en pointe du dumping social ?
Les réfugiés vont travailler en Allemagne ! Ca, on le savait déjà… mais ce qui n’était pas prévu, c’était les conditions dans lesquels nos voisins allemands allaient les faire travailler. Pour faciliter leur intégration, le Pôle Emploi local va créer 100 000 postes rémunérés… moins d’un euro de l’heure. Enquête : Natasha Koenigsberg
80 centimes… voila la somme que les migrants se verront proposer pour les menus travaux qu’ils effectueront… dans les centres d’accueil pour migrants. Ceux qui accepteront de faire le ménage, de travailler à la cantine du centre, toucheront ces 80 centimes de l’heure, en plus des allocations qu’ils perçoivent déjà, à savoir 143 euros par mois, somme qui passe à 216 euros au bout de trois mois, si leur demande d’asile est validée, ou que son examen est prorogé.
C’est nettement moins qu’en France, puisque l’Allocation temporaire d’Attente est de 343 euros et 50 centimes pour un mois de trente jours. Par jour, elle s’élève à 11,5 euros. Cette allocation peut atteindre 718 euros par mois quand le réfugié entre dans un centre d’accueil avec sa famille.. elle s’appelle alors “allocation mensuelle de subsistance”, bien qu’il soit déjà logé et nourri gratuitement par le centre ! Sans parler bien sûr des soins gratuits de l’aide médicale d’Etat.
Si l’Allemagne prévoit de rémunérer 80 centimes de l’heure les migrants qui accepteront de travailler dans les centres d’accueil, c’est parce qu’une large partie d’entre eux n’ont pas, ou n’obtiendront pas de titre de séjour. Mais ils resteront pour autant sur le sol allemand, sans possibilité de travailler ! Une situation intenable à long terme.
Il faut dire qu’après l’euphorie lors de leur arrivée sur le sol allemand, notamment du patronat, persuadé de pouvoir mettre la main sur une main d’oeuvre bon marché pour les usines, succède le septicisme… Outre leur statut juridique particulier, la plupart des migrants sont inemployables. soit parce qu’ils sont surqualifiés par rapport à aux emplois qui pourraient leur être proposés. soit parce qu’ils n’ont pas l’intention de sortir de l’assistanat, infiniment plus confortable que leur ancienne condition, plus que précaire dans un pays en guerre sans ressources financières, sans nourriture sans toit, sans emploi et sans avenir.
En Allemagne, dans les foyers de migrants, des associations viennent leur donner des cours de langue, mais aussi, les divertir, en montant des spectacles, jouer avec eux à des jeux de société, comme s’il s’agissait d’enfants à la crèche, ou de personnes âgées en maison de retraite ! Ils sont nourris, et bien entendu, imposent leurs conditions pour les menus et les ingrédients. Bref, une vie de cocagne dans un pays généreux, et qui a encore le moyen de l’être…
D’ici à 2020, l’accueil des réfugiés pourrait coûter près de 100 milliards d’euros à l’Allemagne. Dans un pays où contrairement aux idées reçues, tout le monde ne roule pas sur l’or. 20 % des salariés allemands, souvent à temps partiel, touchent un salaire inférieur à celui garanti par le Smic horaire français, 40 %, gagnent moins de 1000 euros NETS par mois. Les chômeurs de longue durée, eux, se voient proposer des jobs rémunérés… 1 euro net de l’heure soit 20 centimes de plus que les migrants hébergés et nourris gratuitement.
Santé / La Dépakine : nouveau scandale sanitaire
Sept ans après le Mediator, l’affaire de la Dépakine, un antiépileptique du laboratoire Sanofi, ouvre un nouveau scandale sanitaire. Malgré sa contre-indication pour les femmes enceintes, plus de 10 000 parturientes auraient pris de la Dépakine entre 2007 et 2014, engendrant des conséquences catastrophiques sur leurs enfants. Si les victimes seront, à priori, prises en charge financièrement, rien n’indique que Sanofi ne sera inquiété. Floriane Jeannin
La Dépakine, médicament du laboratoire Sanofi depuis 1967 aura fait des ravages. Une de ses substances actives : le valproate de sodium aurait des effets tératogènes, c’est à dire qu’il a des influences néfastes sur le développement du fœtus. Pourtant dès les années 80, les risques dus à cette molécule sur le développement du fœtus et ses capacités cognitives sont connus. En effet, il est avéré que l’acide valproïque peut passer la barrière placentaire protégeant le fœtus. Malgré ces conclusions certaines, les notices d’information pour les médecins prescripteurs et pour les patientes n’ont été modifiées qu’en 2006 ! Selon Marine Martin, présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant, “c’est un scandale sanitaire énorme qui pourrait avoir fait entre 50.000 et 70.000 victimes sur 50 ans de prescription”.
Dans un rapport publié en février, l’Inspection générale des affaires sociales, l’Igas, dénonçait « le manque de réactivité » de Sanofi et de l’agence du médicament, l’ANSM. Un plan de prise en charge des soins par la sécurité sociale est néanmoins enfin promis dans les six mois à venir. Depuis 2015, les traitements au valproate sont officiellement retirés des médicaments prescrits aux femmes enceintes… « sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses » et depuis mercredi 24 août dernier un pictogramme indicatif devra être présent sur la boîte de médicament, une des victoires pour l’association.
Toutefois, Sanofi semble passer entre les mailles du filet. En effet, du côté du laboratoire, on assure avoir toujours fait le nécessaire. Selon eux, “Sanofi actualise régulièrement […] les informations de référence sur les possibles effets indésirables du valproate de sodium, et fournit des informations mais aussi des mises en garde appropriées et adaptées aux médecins ainsi qu’aux patients sur les risques potentiels liés à la prise de ce médicament, y compris les risques pour le fœtus”.
Pourtant, toujours selon le rapport de l’Igas, la prise de conscience des dangers du valproate s’est également faite très lentement dans le corps médical : un médecin sur 5 et un pharmacien sur 3 ne connaissaient pas les effets du valproate sur les enfants à naître en 2008… Comme pour l’affaire du Mediator des laboratoires Servier, Goliath – Sanofi – pourrait bien triompher de David… et s’en sortir avec peu ou pas de pénalités…
L’actualité en bref
L’Italie pleure ses morts ! Le dernier bilan du séisme fait état de 247 victimes. Alors que plusieurs centaines de personnes sont toujours portées disparues, des milliers sont sans abri. De nombreux enfants, en vacances chez leurs grands-parents dans les 3 villages les plus touchés, ont perdu la vie. Les 4 000 personnes impliquées dans les recherches ont passé la nuit à dégager les gravats, parfois à la main. Le président du Conseil, Matteo Renzi a décidé d’allouer 50 millions d’euros pour la reconstruction. 235 millions ont été immédiatement débloqué pour répondre à l’urgence. Les bénévoles du “Groupe d’intervention La Salamandre” ont besoin de vivres et de médicaments. Au nom de la solidarité entre Européens, TV Libertés et Breizh-info.com ont lancé une campagne de dons. Vous pouvez, dès à présent, adresser vos chèques à l’adresse postale qui s’affiche.
Un nouveau soutien pour Donald Trump ! Mercredi dans le Mississippi, le Britannique Nigel Farage, est venu supporter le candidat républicain dans sa course à la Maison Blanche. L’ancien dirigeant du parti UKIP a comparé la campagne du milliardaire à celle qu’il a mené en faveur du Brexit. Lors de son discours, il a souligné l’importance de l’opportunité dont dispose Donald Trump pour battre les sondeurs, les commentateurs et surtout Washington. Nigel Farage a également appelé les Américains à lutter contre les “grosses banques”, les élites mondiales déconnectées et les média de masse. Mais la candidate démocrate Hillary Clinton fait la course en tête. Une moyenne des derniers sondages la donne à 47 % contre 41 et demi pour Donald Trump.
Une nouvelle victoire pour la réinformation ! La socialiste Béatrice Négrier s’apprête à démissionner de ses fonctions de vice-présidente de la région Occitanie, à la suite de la révélation de sa condamnation judiciaire qu’elle avait pourtant tenté d’étouffer. Nos confrères de Lengadoc-info ont été les seuls à dénoncer ce scandale. Béatrice Négrier, en charge de l’emploi et de la formation professionnelle, avait en effet été condamnée en mai dernier pour avoir détourner 356 000 € et pour abus de confiance. Il aura donc fallu attendre le boom médiatique de Lengadoc-info en juillet pour que l’affaire soit enfin dévoilée au grand public.
Vous ne savez pas quoi faire cette fin de semaine ? Pour vous occuper, il va falloir vous victimiser… En effet, si vous souffrez de discrimination, vous pouvez vous rendre au camp d’été “décolonial”… A partir de ce jeudi et jusqu’au 28 août, le centre international de séjour de Reims appelle à lutter le “racisme d’Etat”. Dans ce cadre, les blancs sont tout simplement interdits d’entrée… En effet, les organisateurs estiment que la non-mixité est une nécessité politique. Un argument qui n’a pas séduit grand monde puisque seules 180 personnes se sont inscrites.
Depuis le début du mois, le site de TV Libertés subit les attaques de pirates du web. Le directeur de la production de TV Libertés, Arnaud Soyez, fait le point sur la situation.
Interview d’Arnaud Soyez, Directeur de la production de TVLibertés
C’est la fin de notre édition ! Au programme de ce soir, retrouvez notre émission “Artisans de France” présentée par Patrick Rizzi et Pierre Chabot. Les animateurs vous font découvrir le métier de patron de bistrot parisien. Monique est “bistrotière” rue de Bercy à Paris. Elle maintient la tradition de ces lieux de convivialité qui ont façonné l’image de la Capitale dans le monde entier. Le métier de bistrotier exige présence et travail. Il nécessite professionnalisme et constitue un artisanat qui procède activement du savoir-faire français.
Extrait de: Source et auteur
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