INTERNATIONAL - Les dirigeants français, russe, allemand et ukrainien se sont retrouvés vendredi 2 octobre à Paris pour faire avancer la paix en Ukraine, avec à la clé une possible levée, dans les prochains mois, des sanctions qui étranglent la Russie.
Avant le début des discussions, qui se tiennent dans l'ombre du conflit syrien au cœur de l'agenda diplomatique, le président français François Hollande a accueilli tour à tour ses homologues, avec une poignée de main cordiale pour Vladimir Poutine et des embrassades ou accolades pour Angela Merkel et Petro Porochenko.
Avant l'entame des travaux formels, un café a réuni sous le soleil les quatre responsables avec leurs conseillers sur la terrase du Palais de l'Elysée, selon l'entourage du président français.
Le sommet Format Normandie au sujet de l'Ukraine se déroule actuellement à l'Élysée pic.twitter.com/RLpwmItZgK
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Entretiens bilatéraux : @fhollande a échangé avec @poroshenko tandis qu'A. Merkel échangeait avec V. Poutine pic.twitter.com/vE3ZhbZl6I
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Angela Merkel, Vladimir Poutine et Petro Porochenko sont accueillis par @fhollande pour le sommet Format Normandie https://t.co/X8ZGBDLVLx
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Depuis leur première rencontre le 6 juin 2014 en Normandie (France) pour tenter de résoudre une crise qui a déclenché les pires tensions entre la Russie et les Occidentaux depuis la Guerre froide, les quatre dirigeants s'étaient déjà retrouvés dans ce format à deux reprises.
Pour l'Ukraine, "le temps presse. Il faut travailler au plus haut niveau, créer un climat, booster l'ensemble pour essayer de lever les obstacles" à l'application concrète des accords de Minsk 2 d'ici à la fin décembre, avait-on expliqué avant la rencontre de source diplomatique française.
Ces accords, conclus entre les mêmes protagonistes le 12 février dans la capitale bélarusse, visent à mettre fin à un conflit opposant les rebelles prorusses à l'armée ukrainienne, qui a fait plus de 8000 morts dans l'Est ukrainien depuis avril 2014. Le conflit ukrainien a conduit à l'isolement de la Russie, accusée d'avoir envoyé soldats et armes pour soutenir les rebelles du Donbass et visée depuis par de lourdes sanctions occidentales. "Beaucoup a été fait depuis (Minsk). Le plus important, le plus spectaculaire mais aussi le plus fragile, c'est le cessez-le-feu", souligne-t-on de source française.
"L'ultime point des accords de Minsk, c'est la 'normalisation' en Ukraine, c'est-à-dire le retrait des forces stationnées dans ce pays et la sécurisation de la frontière russo-ukrainienne", dont 400 kilomètres sont aujourd'hui aux mains de séparatistes, ajoute-t-on de même source. Cette normalisation passe aussi par des élections locales, qui permettraient de réintégrer le Donbass séparatiste dans l'ensemble ukrainien, et par l'octroi d'une plus grande autonomie à cette région dans le respect de la Constitution ukrainienne.
Un processus politique qui avance doucement
Ce processus politique, censé aboutir d'ici à la fin de l'année, avance très difficilement, les séparatistes entendant organiser les élections locales selon leurs propres règles et le Parlement restant divisé à Kiev sur le vote des mesures d'autonomie. "Il va falloir donner des arguments au président (ukrainien) Petro Porochenko pour convaincre son Parlement d'aller de l'avant", souligne-t-on à Paris.
Les Ukrainiens réclament l'annulation des élections programmées par les séparatistes le 18 octobre à Donetsk et le 1er novembre à Lougansk ainsi que la libération de tous les prisonniers, dont la pilote militaire Nadia Savtchenko, au centre d'un procès très controversé en Russie. Moscou pourrait de son côté espérer un allègement des sanctions qui pèsent lourdement sur son économie si les accords de paix se concrétisent d'ici la fin de l'année. Les Européens doivent décider en décembre s'ils poursuivent cette politique de sanctions et selon quel format.
Ce sujet, qui inquiète au plus haut point les Ukrainiens, a été abordé lors d'un entretien téléphonique jeudi de Hollande, Porochenko et Merkel, a indiqué à l'AFP un responsable ukrainien sous couvert d'anonymat. Kiev redoute que Moscou n'utilise la crise syrienne pour détourner l'attention de l'Ukraine et que les Occidentaux ne baissent la garde sur les sanctions s'ils coopèrent avec la Russie sur d'autres dossiers.
"La position de la France c'est que les sanctions doivent être levées si (l'accord de) Minsk est mis en oeuvre. C'est la même que celle de l'Allemagne et de l'Union européenne", a assuré un diplomate français. Le vice-chancelier allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a redit de son côté vendredi qu'il fallait tendre la main aux Russes et lever progressivement les sanctions, l'Occident ayant besoin du Kremlin dans d'autres crises. "Bien sûr, les accords de Minsk doivent être pleinement mis en oeuvre, mais étape par étape il faut aussi lever les sanctions (..) Nous allons avoir besoin de Moscou, pas uniquement en Syrie, mais aussi pour résoudre de nombreux autres conflits dans le monde. Et la Russie a besoin de nous", a-t-il dit, cité par le site internet de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
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